14 - Coffre#
En plongeant sa lame aiguisée dans le monstre qui l’attaquait, Nilay s’écria « Satanées créatures de l’Enfer ! ». Ayant aperçu un mouvement derrière elle, elle fit un large moulinet du bras et l’épée finit sa course plantée dans la tête d’un orc. Un silence tomba sur la pièce, que seule emplissait la lourde respiration de Nilay. Le dernier des assaillants était tombé, elle était à nouveau seule. Elle n’avait pas eu le temps d’observer la salle, l’embuscade l’ayant pris par surprise dès qu’elle en avait franchi le seuil. Il s’agissait d’une crypte plutôt classique, garnie, outre les tombeaux, de statues délicatement sculptées. Quelques-unes portaient les marques des nombreux combats qui avaient eu lieu dans cette enceinte. Nilay savait que les monstres tombés aujourd’hui seraient probablement remplacés par une garnison fraîche dès le lendemain. En parcourant la pièce des yeux, elle aperçut un coffre, comme il en est d’usage dans ces situations. Étant donné le nombre et la puissance des ennemis, elle pouvait s’attendre à une belle récompense. Pourtant, le coffre s’avéra vide. Surprise, elle chercha des inscriptions, ou quelque chose pour la mettre sur la piste: il était courant que les récompenses nécessitent de résoudre une énigme ou un jeu d’esprit. Elle trouva un petit parchemin, mais celui-ci ne contenait qu’un nombre: soixante-sept. Soudain, une porte dérobée s’ouvrit en grinçant. Nilay se retourna d’un bloc, épée dégainée, mais l’homme qui passa le seuil n’avait rien de menaçant. Plutôt fatigué, en fait. Monté sur un engin roulant, il traversa la pièce en zigzaguant entre les dépouilles de monstres. Il était déséquilibré par un grand sac cubique turquoise accroché sur son dos. Une fois arrivé à la hauteur de Nilay, il s’arrêta, consulta un petit appareil lumineux, ouvrit son sac et en sortit un plastron magique et une bourse bien remplie. Il demanda à Nilay: « Le code ? », elle répondit machinalement: « Soixante-sept ». Satisfait, il lui remit les deux objets, puis regarda le plafond l’air gêné. Nilay comprit, sortit une pièce de la bourse et la lui donna. Il la remercia, enfila le sac sur son dos et reprit sa route.